
CGT Blanc Aéro Industries
Villefranche de Rouergue


Un peu d'histoire

CHRONOLOGIE
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1884 : la loi Waldeck-Rousseau reconnaît et réglemente l'existence des syndicats.
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1895 : création de la C.G.T (Confédération générale du travail).
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1919 : création de la CFTC (Confédération française des syndicats chrétiens) issue du catholicisme social.
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1919 : création de Confédération générale de la production française (Patronat).
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1936 : les accords de Matignon (congés payés et conventions collectives).
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1936 : la Confédération générale de la production française devient la Confédération générale du patronat français.
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1944 : création de la CGC (Confédération générale des cadres).
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1945 : la Constitution reconnaît le droit à l'action syndicale et le droit de grève.
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1946 : création de la CNT (Confédération nationale du travail), en référence à la CNT espagnole, syndicat anarchiste et libertaire.
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1946 : la Confédération générale du patronat français devient le CNPF (Conseil national du patronat français).
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1948 : création de la CGT-FO (Force ouvrière) et de la FEN (Fédération de l'Education nationale) issues d'une scission au sein de la CGT.
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JUIN 1962 : Création du syndicat C.G.T à la BOMAP (Blanc Aéro) suite à un refus d’augmentation de salaires.
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1964 : naissance de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) après éclatement de la CFTC (Confédération française des syndicats chrétiens).
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1988 : création, aux PTT, du premier syndicat SUD (Solidaires, Unitaires et Démocratiques), suite à un désaccord de militants avec les positions de la CFDT.
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1993 : Création de la Fédération syndicale unitaire (FSU) par 13 syndicats exclus ou en dissidence avec la FEN. Création de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA).
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1999 : La CGT adhère à la Confédération européenne des syndicats.
HISTOIRE DE LA NAISSANCE DE LA CGT A BLANC AERO
L’extension d’effectifs, 270 dès 1961, qui doit être formé, avec une charge de travail conséquente aggrave les conditions de travail à chaque poste. Cela crée des rancœurs et amertumes, surtout que les augmentations de salaire ne suivaient pas, en plus le personnel de certains secteurs était obligé d’effectuer des heures supplémentaires sans être payé. Il était courant que les heures de la semaine dépassaient 60h.
Autre exemple : aux presses, il y avait une prime de rendement, elle était accordée à la personne qui avait fait le plus gros rendement. Pour les autres qui suivaient de près la cadence, ils n’avaient rien.
« C’était le temps de la carotte individuelle » quelle injustice !!!!!!
Le ras le bol montait en puissance régulièrement, il ne manquait que l’incident pour que le personnel décide de réagir.
Au printemps 1962
1er fait : cinq ouvriers des rectifs montent au bureau du directeur pour réclamer une augmentation de salaire. Après un non catégorique, ils ont été tous licenciés sur le champ. Ce fut la consternation et l’émotion auprès de tout le personnel des ateliers.
2ème fait : 1 mois plus tard, tous les outilleurs professionnels demandent eux aussi une augmentation. Ce fut également un non catégorique. Ceux-ci décident immédiatement de faire grève devant tout le personnel de la production. Au bout d’1 heure de grève il leur a été accordé 10 centimes d’augmentation. Le travail reprend aussitôt. A la paie, chacun voit que ce n’est pas 10 centimes qui est accordé mais 5 centimes seulement. Là leur réaction fut rapide : ils montent à nouveau au bureau du directeur. Par une pirouette celui-ci accusa une erreur du service de comptabilité.
N’ayant plus confiance, tout le personnel était informé par un bouche à oreille, qu’une réunion était programmée en dehors de l’enceinte de l’entreprise.
Tout le monde était convoqué à se retrouver dans une salle de l’ancienne prison, siège des syndicats locaux.
Pensant que bon nombre de salariés ne viendraient pas à cette assemblée, les organisateurs virent arriver l’ensemble des salariés de la production, et autres services. Il y en avait partout, sur le rebord des fenêtres, sur les tables, la salle était trop exigüe. Il était même difficile d’écouter les doléances de chacun. Aussitôt les initiatives sont prises pour créer un syndicat au sein de l’entreprise. Dans l’instant un bureau est constitué en cours de réunion. Dès le lendemain, un courrier était expédié à l’inspection du travail pour protéger les responsables du bureau. Après avoir déposé les statuts, le nouveau bureau demanda par courrier des élections professionnelles (délégués du personnel & comité d’entreprise).
Bien sûr l’employeur ne tarda pas à réagir, il créa un syndicat maison par l’intermédiaire de quelques cadres, quelques chefs d’équipes, et quelques sujets faibles ou intéressés promotionnellement.
L’inspection du travail, saisi par le syndicat C.G.T. tout fraichement créé, obligea l’employeur à organiser les élections professionnelles, mais celui-ci contestait continuellement divers points d’organisation de ses élections. Il savait pertinemment que le temps jouait contre lui et qu’il serait obligé de respecter la législation du travail.
Les élections professionnelles délégués du personnel et comité d’entreprise eurent lieu dans la salle de conférence le :
18 SEPTEMBRE 1962
La législation avait accordé 2 catégories de collège.
1ercollège correspond à : ouvriers – employés.
2èmecollège correspond à : cadres-maitrises.
Le résultat fut sans appel, avec une victoire de la CGT par un score de 95% de voix. Le syndicat maison (CGSI) n’avait aucun élu dans ce collège. En 2er collège (cadre - maîtrise) la C.G.T. n’avait pas présenté de candidats.
La première réunion, Monsieur SAVIGNAC présidait la séance. Il affichait une insolence et un mépris remarquable envers les nouveaux élus. Loin de se laisser intimider, ceux-ci ont élu en comité d’entreprise, un bureau avec trésorier, secrétaire etc…….
Le 1er secrétaire élu fut : Mr Jacques VERNHES
Le 1°Trésorier élu fut : Mr Maurice LANDAU
Il est demandé au cours de cette réunion, des moyens pour que les élus puissent travailler convenablement (de disposer d’un local & matériel).
Les réunions suivantes furent des demandes liés aux conditions de travail, de complémentaire santé, de subventionner un budget annuel pour créer des œuvres sociales, d’aménager un réfectoire d’entreprise etc……
En 1963 : le secrétaire démissionne de l’entreprise et fut remplacé comme secrétaire du CE par GAMEL Jacky.
Ce n’est qu’en 1963 que les premiers acquis commencent à apparaître
- Paiement de 5 jours fériés.
- 4ième semaine de congés payés
- Colonies de vacances (possibilité de continuer les colonies au château LARROQUE de Monsieur SAVIGNAC, à ONDRES dans les Landes.
- L’organisation du 1ier arbre de Noël BOMAP, avec cadeaux pour les enfants et soirée festive pour les adultes et leur famille, au théâtre de Villefranche.
- Groupements d’achats pour les fêtes de fin d’année.
- En Février 1964, mise en place d’une mutuelle OCA avec financement à 50% par l’employeur et d’une complémentaire santé La COMMUNALE, financé par le CE et le personnel (non cadre).
- En 1965, lors d’une réunion plénière du CE, Mr. SAVIGNAC donne son accord pour que soit installé des bungalows sur les terrains du château à ONDRES, malheureusement ce projet restera sans suite à cause de terrain marécageux, car c’était le lit de la rivière Adour, donc toute construction y était interdite.
- Un repas avait été proposé à tout le personnel, payé en grosse partie par le patron. Seule l’organisation incombait au comité d’entreprise. Un incident grave survenu le lendemain feras que ce sera le premier et le dernier
Des tas d’idées fusent pour créer des œuvres sociales, c’est ainsi que le premier voyage d’une journée est organisé dans les gorges du Tarn. Cette œuvre étant une réussite, tous les ans, au printemps, seront organisées des sorties.
Sur Villefranche, les salariés des différentes entreprises locales et administrations ont créé un championnat de corpo-foot, le soir en semaine. Bien sûr le personnel BOMAP a tout de suite adhéré, et une équipe est constituée en novembre 1970. En 1975 naîtra l’ASBA (association sportive de BLANC-AERO) suite à la création d’un club de vélos (cyclotourisme).
Comme un peu d'histoire ne fait jamais de mal et qu'il est important de ce rappeller des combats des anciens et de ce rappeller que les acquis quond gagné les anciens salariés de Blanc Aéro sont du à une lutte collective et solidaire.
Il est primordial de ne pas oublier et de continuer à faire évoluer nos conditions de travail afin de les améliorer pour les générations future.
